Le vendredi 25 avril 2025
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INSTITUT ÉCONOMIQUE DE MONTRÉAL
Un manque de rigueur budgétaire mine les finances publiques du Québec

25 avril 2025

Le gouvernement du Québec afficherait un surplus budgétaire aujourd'hui si ses dépenses étaient retournées à la trajectoire de croissance du gouvernement Couillard après la pandémie, selon une note économique publiée par l'IEDM.

« Une fois la pandémie terminée, le gouvernement Legault n'est jamais revenu à ses niveaux de dépenses d'avant », explique Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l'IEDM et auteur de la note économique. « Nous nous retrouvons aujourd'hui avec des déficits chroniques, non pas en raison des circonstances, mais à cause de choix délibérés. »

Le ministre des Finances, Eric Girard, prévoit un déficit de 13,6 milliards de dollars cette année. Il s'agit du plus grand déficit de l'histoire de la province.

Toujours selon le ministre Girard, le Québec ne reviendra pas à l'équilibre budgétaire avant 2029-2030, soit dix ans après le début de la série de déficits consécutifs de ce gouvernement, si la trajectoire actuelle est maintenue.

L'IEDM estime qu'en ramenant ses dépenses à leur trajectoire prépandémique, le gouvernement aurait pu rétablir l'équilibre budgétaire dès 2023-2024, affichant un surplus de 2,4 milliards de dollars.

Cette même année, le gouvernement Legault a plutôt enregistré un déficit de 8,0 milliards de dollars.

L'an dernier, le gouvernement aurait affiché un surplus de 4,0 milliards de dollars, plutôt qu'un déficit de 10,4 milliards.

Et cette année, le surplus aurait été de 912 millions de dollars, au lieu du déficit prévu de 13,6 milliards.

Selon le chercheur, il s'agit d'un exemple typique de ce qu'on appelle l'effet de cliquet, ou « ratchet effect », en économie.

« Après la pandémie, le gouvernement s'est habitué à vivre au-dessus de ses moyens et a transformé des dépenses temporaires en dépenses permanentes », explique M. Giguère. « Ce qui aurait choqué le public par le passé est désormais perçu comme normal, même si cela nuit à la viabilité des finances de la province.

« Cela montre bien le manque de rigueur du gouvernement actuel dans la gestion des finances publiques. »

L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la cote de crédit du Québec de AA- à A+ la semaine dernière, identifiant notamment la forte croissance des dépenses de rémunération comme un facteur clé ayant contribué à la détérioration des finances publiques de la province.

La Note économique de l'IEDM est disponible ici.

Pour plus d'information

Institut économique de Montréal
1010, rue Sherbrooke Ouest, bureau 930
Montréal Québec
Canada H3A 2R7
www.iedm.org


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