À l'occasion de la Journée économique - Perspectives 2025, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a présenté le 13 novembre sa grande étude intitulée : « Infrastructures de transport au Québec : Investir pour l'avenir », réalisée avec la firme AppEco. Le constat est clair : nous devons collectivement redoubler d'efforts en ce qui a trait à l'entretien de nos infrastructures de transport et en résorption du déficit en maintien d'actifs (DMA.)
L'étude de la FCCQ en transport peut être consultée ici.
« Nous devons davantage nous assurer de la pérennité de l'ensemble des infrastructures de transport au Québec, pour ainsi, retrouver notre fierté en matière de déplacement des personnes et des marchandises. L'étude que nous dévoilons aujourd'hui porte un regard exhaustif sur l'état de nos routes et les actions à poser, mais il y a énormément à faire également pour le transport collectif et les infrastructures assurant l'intermodalité des déplacements de personnes et de marchandises, comme les aéroports, les chemins de fer et les ports maritimes, pour ne nommer que celles-ci », a expliqué Philippe Noël, vice-président Affaires publiques et économiques de la FCCQ.
« Malheureusement depuis plusieurs années, la dégradation des infrastructures au Québec ne fait qu'empirer, ce qui témoigne qu'il y a nécessité à corriger le tir dans la planification des infrastructures publiques. Notre étude met en lumière cette problématique, à laquelle les ordres de gouvernement devraient apporter une plus grande attention que dans les dernières années », a ajouté Philippe Noël.
Pour la FCCQ, en assurant un maintien plus adéquat des infrastructures de transport, de même qu'une réelle volonté de résorber le déficit en la matière, le gouvernement éviterait des coûts beaucoup plus élevés dans le futur et maximiserait les retombées économiques et sociales pour la société.
« Les infrastructures de transport font partie intégrante de notre tissu économique, et plus largement, du quotidien de tous les Québécois. Que ce soit pour le travail, réaliser des achats, étudier, ou toute autre raison, chacun se déplace, idéalement de façon aussi efficace et sécuritaire que possible. Pour les entreprises, en plus de la main-d'œuvre et des déplacements par affaires, les mouvements de marchandises dépendent d'infrastructures de transport fiables, efficaces et sécuritaires », a rappelé Philippe Noël.
Recommandations
À la lecture de ce document produit en partenariat avec la firme AppEco, la FCCQ propose 10 recommandations à l'intention des ordres de gouvernement pour s'attaquer réellement au déficit de maintien des actifs et assurer la pérennité des infrastructures de tous les modes de transport au Québec :
- Étant donné la dégradation actuelle des infrastructures de transport, les ordres de gouvernement doivent d'abord prioriser les travaux visant à résorber le déficit de maintien d'actifs (DMA) et l'entretien adéquat des actifs existants ;
- L'ajout de nouvelles infrastructures de transport peut se justifier économiquement s'il s'effectue à un rythme plus modéré, dans un souci d'une absence importante advenant une évolution démographique, et seulement si le financement actuel et futur d'entretien de l'ensemble des actifs est assuré ;
- Un portrait précis de l'état de toutes les infrastructures de transport, incluant leur DMA, doit être réalisé rapidement afin de prioriser les investissements, et ce, pour tous les ordres de gouvernement. Ce portrait devrait être publié et mis à jour sur une base annuelle.
- La planification des travaux d'infrastructures devrait tenir compte de leur cycle de vie, des disponibilités budgétaires, des volumes de circulation, de la sécurité des déplacements et des communautés, des conséquences environnementales (GES, autres externalités), etc.
- Les infrastructures routières hors des grands centres devraient obtenir davantage d'attention des gouvernements qu'actuellement, car plusieurs d'entre elles sont dans un état particulièrement détérioré.
- Puisque c'est avec le scénario 6 (étude) qui propose le meilleur ratio avantage/coûts, le gouvernement du Québec devrait favoriser cette option.
- Que les ordres de gouvernement accordent une plus grande attention dans leur planification à la résorption du DMA dans les infrastructures de mobilité durable, notamment le gouvernement fédéral afin qu'il consacre une part importante aux sommes comprises dans le Fonds permanent pour le transport en commun.
- Que le Secrétariat du Conseil du trésor présente le plus rapidement possible, les règlements modifiant les modes d'octroi de contrats dans les processus d'appel d'offres, afin que ceux-ci privilégient des critères de qualité, d'innovation, d'expertise, de durabilité et de performance environnementale, en incluant le prix, plutôt que le recours systématique au plus bas soumissionnaire conforme.
- Considérant que le développement de nouvelles infrastructures en transport collectif s'annexerait aux infrastructures déjà existantes, les investissements destinés au maintien d'actifs doivent être rapidement bonifiés et pérennisés pour assurer un service intermodal qui opérerait au sommet de la capacité projetée.
- Les programmes gouvernementaux québécois suivants devraient être prolongés ou réactivés, en plus d'être bonifiés:
- Le Programme d'aide québécois pour les infrastructures aéroportuaires régionales (PAQIAR)
- Programme en efficacité du transport maritime, aérien et ferroviaire (PETMAF)
- Programme d'investissement en infrastructures maritimes (PIIM)
- Programme d'aide gouvernementale au transport collectif des personnes (PAGTCP)