Longtemps considérées comme de simples outils aux services des gestionnaires, les municipalités québécoises abordent les élections municipales de novembre avec un rôle transformé. Crise du logement, transition écologique, gouvernance : les enjeux qu'elles affrontent sont désormais profondément politiques.
Alors qu'en Europe, les municipalités sont souvent vues comme des fiefs politiques utiles à la conquête du pouvoir central, celles du Québec ont longtemps été marquées par une vision administrative, sinon apolitique. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène.
Jusqu'à la fin des années 1970, les municipalités québécoises ne comptaient pas de partis politiques locaux. Cette absence, combinée à la déconnexion entre les paliers provincial et fédéral, a limité la dimension idéologique des débats et leur continuité. Depuis, les partis sont permis dans les municipalités de plus de 5000 habitants, mais ils demeurent concentrés dans les grandes villes et rarement pérennes. Dans deux municipalités sur trois, le maire est encore élu par acclamation.