Le mercredi 1er octobre 2025
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Des milliers de saules prennent racine à Neuville : une innovation qui protège l'eau, la biodiversité et les budgets municipaux

1 octobre 2025

Et si des arbres pouvaient aider à améliorer la qualité de l'eau, à protéger la biodiversité, tout en allégeant nos finances publiques municipales ? C'est le pari de la Régie régionale de gestion des matières résiduelles de Portneuf (RRGMRP), qui vient de planter 96 000 saules - l'équivalent d'une petite forêt couvrant 10 terrains de football - au Complexe environnemental de Neuville. Leur rôle : absorber et évaporer une partie des eaux contaminées produites par les déchets enfouis, appelées lixiviat. Résultat attendu : près d'un million de litres d'eau de moins rejetés chaque année dans l'environnement.

Cette nouvelle approche, baptisée Evaplant, a été conçue par Ramo, entreprise québécoise d'innovation environnementale basée à Saint-Roch-de-L'Achigan. Elle repose sur un système d'irrigation de précision, entièrement automatisé, qui envoie le lixiviat vers les saules. Ces arbres à croissance rapide, capables d'absorber puis de rejeter l'eau naturellement dans l'air par évapotranspiration, contribuent aussi à capter certains contaminants dans leur biomasse. En combinant nature et technologie, la Régie réduit la pression sur son usine de traitement déjà proche de sa capacité et améliore concrètement ses performances environnementales.

Quatre bénéfices majeurs pour la communauté de Neuville et la MRC de Portneuf :

Des infrastructures préservées

En diminuant le volume d'eaux usées à traiter, la plantation de saules réduit la pression sur les installations du complexe environnemental, notamment l'usine de traitement déjà presque à capacité, permettant ainsi de retarder des investissements.

« Ce projet nous permet de gérer intelligemment nos ressources et nos installations, tout en améliorant nos performances environnementales », souligne Bernard Gaudreau, président de la Régie, maire de Neuville et préfet de la MRC de Portneuf.

Une rivière Jacques-Cartier plus saine

Chaque litre évaporé par les saules est un litre de moins qui se retrouve dans la rivière. Moins d'eau contaminée à traiter, c'est un gain direct pour la santé de nos écosystèmes et pour des espèces sensibles comme le saumon.

Une meilleure gestion des polluants émergents

Certains contaminants persistants, comme les PFAS - parfois surnommés polluants éternels - sont difficiles à traiter et préoccupent de plus en plus les scientifiques. Une équipe de recherche de l'Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) suit de près la capacité des saules à retenir ces substances.

« Les saules à croissance rapide, parce qu'ils ont des capacités d'évapotranspiration exceptionnelles, présentent un potentiel très intéressant pour la rétention de certains contaminants émergents comme les PFAS.  Ce projet nous permet d'étudier la réponse des plantes à ces contaminants et de participer au développement d'une approche intégrée de gestion de ces substances basée sur une technologie verte », explique Frédéric Pitre, professeur associé à l'Université de Montréal et chercheur à l'IRBV.

Du carbone capté et de la matière organique produite

En plus de leur rôle filtrant, les saules captent du carbone et produisent de la biomasse. Celle-ci est ensuite transformée en matière organique utile aux opérations du Complexe environnemental de Neuville.

Une solution basée sur la nature

Au-delà des bénéfices techniques, le projet fait la démonstration de comment les solutions apparemment simples peuvent répondre à des défis environnementaux complexes et engendrer des bénéfices tangibles pour nos communautés.

« En plus de capter du carbone et de reverdir les milieux, les arbres peuvent aussi contribuer à résoudre des enjeux environnementaux complexes. Nous sommes fiers de soutenir une solution basée sur la nature qui améliore concrètement la qualité de l'eau », indique Robert Henri, directeur des communications de Arbres Canada.

« La Régie a choisi d'agir de façon proactive pour répondre à un enjeu émergent qui touche de nombreux lieux d'enfouissement au pays : la gestion des PFAS dans les eaux de lixiviation. Evaplant illustre comment une technologie basée sur la nature peut soutenir cette démarche en réduisant les volumes à traiter et en contribuant à limiter la dispersion de ces contaminants. Le projet de Neuville ouvre la voie à une approche inspirante pour d'autres municipalités québécoises. » conclut Francis Allard, président chez Ramo.

Le projet a bénéficié du soutien financier d'Arbres Canada.

Les installations peuvent être visitées sur rendez-vous au Complexe environnemental de la Régie à Neuville.

Fiche technique

Pour plus d'information

Régie régionale de gestion des matières résiduelles de Portneuf
1300, chemin du Site
Neuville Québec
Canada G0A 2R0
www.laregieverte.ca/


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